En apprenant la nouvelle de sa venue aux Vernets cet été, de nombreux supporters servettiens en ont sûrement salivé d’avance. Vainqueur de la Coupe Stanley avec Detroit en 2008, médaillé de bronze avec la Finlande aux JO de Vancouver 2010, Valtteri Filppula est un visage connu dans le hockey international. Il sera logiquement l’une des attractions de la Coupe Spengler durant les Fêtes de fin d’année, où il renforcera le HC Davos.

Même si les résultats des Aigles ne suivent pas pour le moment, l’attaquant de 37 ans est heureux d’évoluer désormais en National League avec Genève-Servette. Il y est bien productif d’ailleurs, avec 21 points en 20 parties jusqu’ici.

Alors que son club formateur, le Jokerit Helsinki, milite à présent en KHL, le choix de différer son retour au pays a sans doute été plus facile. « Je n’ai rien contre le championnat russe, mais la Suisse était une meilleure option pour moi. C’est une excellente adresse en Europe. Ici, il y a de nombreux joueurs talentueux, et par conséquent la ligue a un bon niveau ».

C’est normal qu’on attende beaucoup de moi

Valtteri Filppula

RTSsport.ch: GE-Servette est dans la tourmente actuellement. Comment l’expliquez-vous?

VALTTERI FILPPULA: Si vous le savez, dites-le moi… Notre classement ne reflète pas la manière dont nous avons joué jusqu’à présent. J’espère que nous allons bientôt commencer à engranger des points, afin d’inverser la tendance.

RTSsport.ch: Votre équipe ne dépend-elle pas trop de vous et des autres étrangers pour marquer des buts?

VALTTERI FILPPULA: Nous jouons de nombreuses minutes à chaque match. Il est donc normal d’attendre une contribution offensive conséquente de notre part en retour.

RTSsport.ch: Sur le tard, vous vous êtes donc reconverti en joueur offensif, alors que vous étiez plutôt un attaquant défensif jusqu’ici. Comment jugez-vous votre adaptation?

VALTTERI FILPPULA: Cela n’a pas été si difficile. Bien sûr, je cherche toujours à m’améliorer. Le jeu est moins fermé ici qu’en Amérique du Nord, il y a plus d’espaces. Je prends beaucoup de plaisir.

J’ai eu la chance de ne jamais avoir subi une grave blessure

Valtteri Filppula 

RTSsport.ch: Malgré vos bonnes statistiques actuelles, certains observateurs se méfient de votre forme physique. Comment vous sentez-vous, après plus de 1200 rugueuses batailles en NHL?

VALTTERI FILPPULA: Très bien, la plupart du temps. J’avoue que certains jours, je me sens plus vieux que d’autres (rires). Mais j’ai eu la chance de ne jamais avoir subi une grave blessure dans ma carrière.

RTSsport.ch: Votre frère aîné Ilari, qui a joué à Lugano de 2014 à 2016, a contribué à vous faire signer ici. Mais vous a-t-il dit que Genève est moins ensoleillée que le Tessin?

VALTTERI FILPPULA: Non, il ne m’avait pas parlé de cela (rires). Il a adoré son expérience dans ce pays. D’autres joueurs finlandais m’ont aussi parlé en bien de la National League. Cela m’a aidé à prendre ma décision.

RTSsport.ch: Vous avez été rejoint au bout du lac par Sami Vatanen, que vous avez aussi côtoyé en équipe de Finlande lors de la Coupe du monde 2016, et lors de la Karjala Cup la semaine passée. Est-il agréable de pouvoir parler dans votre langue maternelle dans le vestiaire?

VALTTERI FILPPULA: Ce qui compte avant tout, c’est qu’il s’agit d’un bon défenseur, qui est d’une grande aide pour l’équipe. Peu importe qu’il soit Finlandais ou pas. C’est toujours plaisant d’avoir un compatriote à ses côtés, mais je peux aussi très bien vivre sans. Lors de ma carrière en NHL, cela a d’ailleurs été le cas la plupart du temps.

Ce sera dur d’être sélectionné pour Pékin

Valtteri Filppula

RTSsport.ch: A la Karjala Cup, vous avez inscrit 2 buts en 3 matches. Y a-t-il des chances de vous voir à Pékin en février?

VALTTERI FILPPULA: La Finlande ira aux Jeux olympiques avec une équipe composée à 99% de joueurs de la NHL. Ce sera donc dur pour moi d’en être. Mais je ne dirais pas non, évidemment.

RTSsport.ch: Vous avez atteint le Graal en 2008, devenant champion en NHL avec Detroit.

VALTTERI FILPPULA: C’est mon plus grand accomplissement. J’ai été chanceux de jouer avec toutes ces légendes (réd: Dominik Hasek, Chris Chelios, Nicklas Lidström, Henrik Zetterberg, etc). C’était un bon endroit pour faire mon apprentissage. J’ai pu observer comment tous ces joueurs se comportaient sur et en-dehors de la glace.

Propos recueillis par Michaël Taillard